jeudi 25 décembre 2014

La fin du mortier !

On pensait que ce jour n'arriverait jamais ! On a enfin fini de couler le mortier GREB. C'est notre cadeau de noël :-)


Le mur de séparation du garage

Comme nous l'avions expliqué dans le précédent article, ce mur a été fait en 8 jours. Voici les étapes.
Jour 1: Préparation de la paille et mise en place des clous et de l’électricité.


Jour 2: Coulage du premier rang.


Jour 3, 4 et 5: Coulage des rangs 2, 3 et 4... il faut suivre





Jour 6: Coulage du 5eme rang, qui vient juste sous la lierne du solivage des combles. Il a fallu couler derrière la lierne entre les solives. Pour cela nous avons fabriqué un petit déversoir sur mesure qui se glisse entre les solives. Et un grand merci à Sixtine et Maxime, nos plus fidèles aides-manoeuvres, qui sont venus braver la pluie et le froid et sont maintenant spécialistes pour le mortier GREB.



Jour 7: Passage au dessus des solives. Il a fallu ici improviser une solution pour placer le coffrage avec les gaines électriques qui passent dans les combles. Des liteaux ont bien rempli ce rôle.





 Jour 8: Coulage du reste du pignon



On termine avec le décoffrage, les rebouchages si nécessaire et la mise en place du coffrage sous rampant pour recevoir le mortier par le toit.




Les ébrasements de portes et de fenêtres

En parallèle du reste, un petit peu chaque jour, nous avons monté les ébrasements des portes et des fenêtres avec le reste de mortier. Du coup l'effort a bien été dilué avec le reste.





Le haut des murs

Pour aligner le haut des murs avec les arbalétriers des fermes de charpente et ainsi ne pas créer de rupture de pente quand on mettra le parement sous rampant (bravo à ceux qui ont compris), nous avons ajouté un poteau 4*10 sur chant au dessus des lisses hautes. Cela simplifie au passant le coulage du mortier et l'"ennoyage" des gaines électriques. Le jour créé sera rempli d'isolant de toiture.



Pour le haut des murs et le bas des fenêtres, nous avons fait un mortier un peu particulier. Ce mortier n'a pas vocation à être structurant, il protège juste la paille et traverse le mur. Il pourrait représenter un petit pont thermique. Du coup nous avons fait un mortier expérimental, plus isolant en remplaçant 2 volumes de sciure par 2 volumes de liège en vrac (qui nous restait des soubassements). De plus nous avons diminué la quantité de ciment.
Voici la recette de notre mortier expérimental:
1,5 vol. de chaux CL90
0,5 vol. de ciment
3 vol. de sable
2 vol. de sciure
2 vol. de liège en vrac
~2,5 vol.d'eau

Le résultat ressemble un peu à du béton.







Le haut des pignons

Et voici la dernière étape, et pas des moindres, le coulage du mortier du haut des pignons par le toit.
Pour cela, il faut préparer le coffrage affleurant sous rampant, monter sur le toit, couper le pare-pluie au milieu du mur, l'ouvrir et couper la volige à la scie circulaire (en réglant la profondeur de coupe) en suivant le milieu du chevron. Puis on découvre la paille. Ça fait un peu opération chirurgicale. Cette étape doit être anticipée. La volige à cet endroit n'a été clouée que sur le coté pour ne pas gêner la coupe et les contre-lattes vissées (pas clouées).


 On coule ensuite le mortier dans les coffrages sur les cotés et sur la paille.



On remet en place et on cloue la volige. On referme le pare-pluie, on ajoute une bande de pare-pluie par dessus puis on remet les contre-lattes clouées (les clous des voliges et contre-lattes sont en 65mm). Il faut compter une bonne journée par pignon.






Et voila ! Après quelques petites finitions et rebouchages, le mortier est totalement terminé à l'intérieur comme à l'extérieur !




Les étapes à venir sont la couverture et les menuiseries. Bientôt hors d'eau hors d'air !
Sur ce, très bonnes fêtes de fin d'année à tous!

lundi 24 novembre 2014

Aidons Bois&Cie!

Bois&Cie est l'association avec laquelle nous avons effectué nos week-ends Découverte de la menuiserie. Elle rencontre aujourd'hui des problèmes financiers et lance un appel aux dons. Bois&Cie fait vivre du monde et son activité est motivée par des valeurs écologiques et morales. Elle mérite vraiment notre soutien. Voici leur appel aux dons.

 

Aidons Bois&Cie!

Le monde associatif est doublement magique : il permet à des citoyens de s'allier pour faire naître des projets qui leur ressemblent tout en jonglant avec des budgets bien souvent sur la sellette... L'exercice est joli, faire du plus avec du pas grand-chose.
Mais quand des quiproquos s'installent entre les institutions (Mairie/Pôle emploi) et l'association, les conséquences peuvent être lourdes, voir menaçantes. Ces malentendus ont creusé il y a deux ans un petit trou de 18000€ dans la trésorerie de Bois & Cie.
Bois&Cie, c'est une association qui a pour but la transmission et le partage des savoirs et savoir-faire autour du travail du bois.
Dans le cadre d’un Atelier Chantier d’Insertion (ACI), Bois & Cie collecte des rebuts de bois industriels et du bâtiment et les valorise en les réemployant comme matière première pour différentes réalisations. L'association emploie actuellement 4 salariés permanents et 6 personnes en contrat d'insertion. Depuis le départ de l'aventure, 24 salariés ont effectué un parcours d'insertion dans notre structure.
Bois et Cie c'est aussi un atelier associatif regroupant des passionnés du bois mettant en commun leur énergie autour de projet collectif. Plus d'infos
Malgré des efforts de gestion et le suivi d'un conseiller, notre comptabilité ne nous fait toujours pas de grands sourires... et la fin de l'année approchant, nous commençons à craindre un 3ème bilan négatif. Ceci induirait un éventuel désengagement de la banque et des conséquences tragiques sur les emplois.
C'est pourquoi nous avons décidé de lancer une campagne de dons.

Bois & Cie étant reconnue d'intérêt général, vous pourrez profiter d'une déduction fiscale de 66% du montant de vos dons (60 % pour les entreprises). Vous pouvez payer par carte directement sur le site Hello asso qui vous délivrera un reçu fiscal. Bien sûr, si vous préférez la version poste/chèque, nous vous renverrons ce même reçu par courrier (Bois & Cie 64 Rue Daydé, 31200 Toulouse).


Pour soutenir Bois&Cie c'est là : Hello Asso
et pour suivre l'activité de Bois&Cie c'est là : www.bois-et-cie.asso.fr

jeudi 13 novembre 2014

Prêts pour l'hiver

La priorité de ces dernières semaines était de protéger la paille dans les murs pour la saison froide et pluvieuse qui arrive. 
Nous avons commencé par terminer les murs des façades Nord et Sud.


La tâche nous a été facilitée par une équipe de choc, Maeva, Sixtine et Maxime, que l'on a mise à la barre de la bétonnière pendant deux jours pour une efficacité remarquable. Un immense merci à eux ! Même les seaux étaient content...



Pour cette étape, nous avons fait évoluer nos banches. Les coffrages en OSB de 2,5m*67,5cm sont vraiment trop lourds et difficiles à manipuler en hauteur et il faut être deux. Nous les avons donc coupés dans la longueur et ça change tout ! Ils sont plus légers et manipulables par une seule personne. Ça soulage réellement la phase de mise en place des coffrages. Et dans la foulée nous les avons plastifiés (reste de bâche d'ensilage ou polyane agrafé), ceci facilite grandement le décoffrage et évite d'arracher des bouts de mortiers par endroit. De plus, le mortier glisse mieux.

Nous avons enchainé sur le pignon Ouest qui est le plus exposé aux intempéries. La mise en place du mortier sur le pignon s'est faite en trois jours. Il y a peu de mortier à couler mais c'est tout en hauteur avec la tête pliée sous le débord de toit... du bonheur.







Il reste un petit escalier de paille non coffré en haut du mur. Cette partie sera faite par le dessus, en ouvrant le pare-pluie, quand nous finirons le dessus des murs.

Nous avons aussi fait le pignon Est sur le grand week-end du 11 Novembre, cette fois ci à l’abri du porche, c’était confortable.




En parallèle des pignons, nous avons avancé les ébrasements des ouvertures et les linteaux. Mettre le mortier est toujours assez complexe quand on a peu de place. 
Quand on a de la hauteur pour travailler (exemple des linteaux), on laisse un jour de 3-4cm, on verse le mortier avec le déversoir et on finit avec un mortier bien épais appliqué à la truelle.



Quand on est en haut d'un ébrasement, il faut laisser un jour assez grand (environ 10cm) et on coule le mortier comme on peut. On utilise une bouteille coupée en deux et des gants en caoutchouc :-) Quelle satisfaction d'avoir une ouverture finie !


Donc voilà, notre challenge est réussi est nos murs sont protégés. Nous pouvons aborder l'arrivée du mauvais temps tranquillement.



La prochaine étape est le mur de séparation du garage (visible sur la photo du bas). On commence à sentir que la fin du mortier approche et ça fait trop plaisir ! Le bon point c'est que le mur est à l'intérieur et donc on n'a pas à se soucier de la météo.



Je vous montre la photo pour illustrer les propos qui vont suivre. Mes errances sur le net m'ont amené à regarder un reportage de TF1 sur les auto-constructeurs dont des Grebistes. Après visionnage on ressort avec l'impression qu'il faut être inconscient et déconnecté de la réalité pour se lancer dans ce genre de projet qui semble alors complètement absurde... Est-ce que la production touche de l'argent de lobbies de constructeurs pour dissuader les gens ??? Car ça se fait très bien, il faut juste avoir conscience du temps et de l'effort que ça représente. En bref, le point commun des trois auto-constructeurs de l’émission était justement la totale sous-estimation (ou non estimation) du temps de travail que ça représente. Les Grebistes en question avaient estimé à 2 mois le coulage du mortier d'une maison de 200m², en conservant leur activité professionnelle en parallèle comme nous. Vous allez voir plus loin que c’était ultra sous-estimé.
Donc pour la peine, on va vous donner un petit retour d'expérience en estimant le temps de travail pour coffrer le mur de séparation du garage :-)
A deux personnes, en une journée, nous arrivons à faire au mieux une rangée de GREB de 10m de long sur une hauteur d'OSB (environ 60cm). La matinée est consacrée à la mise en place des clous et des banches. Cette étape de préparation, assez longue, est importante si on ne veut pas se retrouver avec des bouchons de paille qui empêchent le mortier de descendre. Et l'après midi on coule le mortier. Sachant qu'en moyenne, on peut estimer 1m de mortier = 1 bétonnière d'environ 80L de mortier.
Un autre facteur important pour estimer le temps de travail est la hauteur à laquelle on travaille. Les deux premiers rangs sont du bonheur, il n'y a qu'à vider les seaux dans les coffrages ! A partir du troisième rang, il faut monter à l’échelle pour chaque seau. Ça change complétement le rythme. Et pour les pignons, c'est soit grande échelle, soit échafaudage, et là encore, le travail est très ralenti.
Donc en considérant ces paramètres, nous pouvons vous dire qu'il nous faudra 8 jours de travail pour couler le mortier sur notre mur : 5 jours pour monter jusqu'à la lisse et 3 jours pour le pignon. En parallèle nous aurons le temps de faire les finitions à la truelle (linteaux, ébrasements et sous lisses).
Le mur fait environ 25m², ce qui fait en moyenne une surface de mortier de 3,2m² par jour. Sur les premiers rangs, on arrive à coffrer 6m² par jour, mais après ça ralenti avec la hauteur et les diverses complexités. Je pense qu'on peut estimer notre rythme moyen à 4m² par jour.
Donc pour nous, environ 200m² de murs (110m² habitable + 20m² de garage), en bossant les week-ends, ça fait 50 jours, soit 25 week-ends, soit environ 6 mois ! Ah ben oui ça va faire ça :-) Nous avions imaginé 4 mois à la louche et même si on a posé une bonne partie de l'élec et fait 2 ou 3 petites choses entre temps, on avait sous-estimé la charge.
Donc ne sous-estimez pas le temps de travail amis Grebistes ! Ça permet de s'organiser, de travailler avec moins de pression et de rester motivé !