lundi 30 novembre 2015

Un peu d'air

Comme expliqué dans la présentation du projet, nous avons opté pour un système de VMC double flux. Le schéma ci-dessous en montre le principe.
La maison doit être étanche à l'air pour que le système fonctionne. L'air frais de la maison entre par un seul point directement connecté à la VMC. Cet air est tempéré par l'air vicié (air extrait des pièces humides) puis insufflé dans les pièces de vie.
L’intérêt de la VMC double flux est qu'elle récupère les calories de l'air extrait de la maison et permet de réduire les besoins de chauffage par rapport à une VMC simple flux.
Nous avons choisi un système haut rendement de la marque GENVEX. Tout l'ensemble VMC et gainage a été acheté sur le site Airsoft dont nous sommes plutôt contents. Le seul petit bémol est le délai de livraison un peu long en fonction des fournisseurs. Par contre ils ne vendent que du matériel de qualité, le vendeur nous a fait le plan d'implantation et a passé pas mal d'heures au téléphone pour répondre à nos dizaines de questions :-) 


Nous avons la VMC dans la garage pour éviter le bruit et faciliter l'entretien. Elle est fixée contre le mur avec une épaisseur de liège pour éviter la transmission des vibrations.

L'arrivée d'air principale traverse le mur Ouest. Une réservation 20*20cm en OSB avait été prévue.


  A terme, l'air sera réchauffé par un puits hydraulique pas encore en service (contourné ici). Les gaines isolées sont assemblées avec des manchons inox, fixés avec des colliers de serrage et de l'adhésif métallique.


Il faut prévoir une petite évacuation des condensats par en dessous (évacuation de lave-linge utilisée ici avec un petit retour pour faire siphon).


La sortie est faite en toiture avec une tuile lanterne diamètre 150mm et une petite grille au bout du tuyau pour éviter que des oiseaux ne s'y aventure.


Les boîtiers et gainages passent dans les combles, dans un espace isolé. Leur installation est assez simple, c'est globalement du Lego, tout s’emboîte.


Certaines gaines sont doublées, notamment pour les chambres, cela permet de réduire le bruit (ça ne fait aucun bruit dans notre cas...).

Les débits des bouches d'extraction sont les suivants:
  • Salle de bain - 30m3/h
  • WC - 15m3/h
  • Cuisine - 60m3/h

 
Les débit des bouches d'insufflation :
  • Salon - 2 * 25m3/h
  • Chambres - 3 * 20m3/h
On vise un équilibre entre débit d'air insufflé et débit d'air extrait.



 
La VMC est commandée par une interface déportée. Elle permet de choisir 4 vitesses de fonctionnement et d'activer le by-pass (mode mi-saison ou nuit d'été pour ne pas réchauffer l'air insufflé avec l'air extrait). Cette interface est connectée à la VMC par un fil téléphonique 4 paires. Cela permet de mettre l'interface de contrôle n'importe où dans la maison. 



 


On peut voir sur la photo ci-contre les températures mesurées:
  • Air frais entrant - 11.5°
  • Air vicié extrait - 20.9°
  • Air insufflé dans la maison - 19.5°
Le rendement de la VMC n'est pas que théorique, elle fonctionne plutôt bien :-)


vendredi 23 octobre 2015

Au grès de vos enduits

Voila quelques semaines que nous n'avons pas donné de nouvelles mais ça n'a pas chômé pour autant. Pendant le mois de septembre nous avons choisi de faire intervenir un artisan pour nous aider sur les enduits. Le site de Priscilla Texier, Au grès de vos enduits, nous avait été conseillé. Sur ses conseils, nous avions déjà fait la préparations des supports.
Priscilla avec deux stagiaires de la même école (École de l'art et des matières d'Albi), Agnès et Aurélia, ont bossé pendant un mois pour nous faire le salon, la salle de bain, les toilettes et la chambre.
Inutile de dire qu'on est très content du résultat !

L'enduit utilisé est un enduit terre prêt à l'emploi, le blanc Saint Ferréol de chez Terrargile. Les filles préparent les bétonnières d'enduit la veille et laissent reposer toute la nuit. Le lendemain, "il y a plus qu'à enduire". C'est un détail logistique des enduits terre mais qui fait une différence je pense par rapport à des enduits chaux.



Les enduits ont été posés quasiment partout en deux couches, sur une épaisseur de 2 à 3cm. Une attention particulière a été portée aux enduits sur les murs GREB. L’alternance des supports (mortier GREB et poteaux bois) avec un coefficient de dilatation différent nous a obligé à mettre de la trame de verre sur toute la surface des murs. La trame de verre est marouflée sur la première couche d'enduit encore fraîche.


Les zones avec du bois, les interrupteurs/prises et certaines zones sensibles (notamment sur la paille ont été tramées aussi)



Voici quelques photos de la transformation:







Dans la salle de bain, les murs cotés douche sont enduits à la chaux. La finition sera un stuc ciment blanc. Cela fera l'objet d'un prochain article


Le poêle de masse a lui aussi eu droit à une couche d'enduit terre réalisée avec l'argile des briques de terre crue utilisées pour le monter. 

 
Le mur en brique de terre crue s'est aussi fait une beauté avec un rejointoiement par nos soins (avec quelques conseils de Priscilla quand même :-))



Pour finir en beauté, Priscilla nous a réalisé un sgraffito (avec la même base d'enduit que le poêle) sur le grand mur du salon.



Le reste des enduits dans les chambres et le couloir sera fait par nos soins. On espère faire aussi bien !

dimanche 6 septembre 2015

Sol en carreaux de terre cuite


Alors là on attaque un gros morceau. La pose du sol en carreaux de terre cuite est une des dernières grosse étape difficile (l’autre c’est les enduits).

Nous avons acheté un lot de terre cuite en déstockage chez Barthe. Le choix du sol en terre est expliqué dans l'article sur la dalle de chaux.
Pour la pose, comme bien souvent, on a appris dans la littérature. Nous avons acheté le livre de Monique Cerro sur le sujet «Sols chaux et terre cuite, mode d’emploi ».
Il y a aussi le site Tiez Breiz très bien documenté sur le sujet.

Nous avons opté pour la pose à l'avancée décrite dans le livre de M. Cerro. La chape est réalisée en même temps que la pose des carreaux, au fur et à mesure de l'avancée. Les carreaux sont posés directement sur le mortier frais.

Nous avons fait une chape maigre à la chaux. Pour le dosage, on a utilisé les préconisations du livre encore une fois, légèrement adapté pour la bétonnière:
Chaux hydraulique NHL3.5 - 2 seaux
Sable gris 0/4 - 7 seaux
Eau - Entre 1,5 et 2 seaux.

La première étape est la réalisation de plots de niveaux. Ils seront notre repère pour tirer la chape. La distance entre les plots dépend de la taille de la règle. On nous avait conseillé de ne pas dépasser 1,5m pour ne pas rendre le lissage trop difficile. Les plots sont mis à niveau avec un niveau laser et un petit bricolage maison.




Il faut penser à mouiller la dalle avant de faire les plots. L'idéal est de les faire la veille pour avoir une base stable pour la réalisation des rails.

Le lendemain, on fait des rails de niveau avec les plots. Il faut penser à mouiller la dalle là aussi avant. Je conseille de ne faire que les rails dont vous avez besoin sur la journée, car c'est toujours plus compliqué de niveler les carreaux avec du mortier frais d'un coté et dur de l'autre. 


Ensuite on peut enfin tirer la chape. Même si les rails sont un peu mous, on tire le mortier sans trop appuyer et ça marche. On tire une rangée entière sur une distance un peu plus longue que la largeur des carreaux. Le mortier ne doit pas être trop souple, sinon les carreaux s’enfoncent, ni trop sec, sinon les carreaux n’adhèrent pas et sont difficiles à régler.




Les carreaux doivent tremper depuis la veille dans l'eau. Cela évite qu'ils n'absorbent trop vite l'humidité du mortier. Pas besoin d'immerger les carreaux en entier, ils boivent par capillarité. Dans notre cas, la remorque a été efficace :-)


On pose les carreaux en suivant une règle qui sert de repère pour la linéarité, la constance de l’écart avec le rang précédent et la hauteur. La taille des joints latéraux a été jugée à l’œil à environ 1 cm.


On ajuste les carreaux au maillet en caoutchouc pour les aligner avec les autres et pour qu'ils adhèrent bien. Les carreaux artisanaux ne sont pas réguliers et parfois un peu cintrés. Il faut aussi bien mouiller la chape si elle tire depuis plus de 10 minutes afin de créer une remontée de laitance de chaux, sinon les carreaux risquent de se décoller. On en a fait l'expérience sur nos premiers rangs. 
Il faut toujours avoir un arrosoir sous la main, à la fois pour mouiller la dalle avant de tirer la chape et pour humidifier le mortier avant la pose.
Il est aussi conseillé de saupoudrer de la chaux en plus sur la chape humide pour assurer la prise. Nous n'avons pas eu besoin de le faire à partir du moment où on a posé les carreaux sur le mortier assez frais.
Les carreaux décollés peuvent être recollés plus tard assez facilement avec une barbotine de chaux (chaux + eau).

Les découpes se font à la meuleuse avec disque diamant. Elles ne sont pas trop difficiles mais prennent du temps.


Les seuils de portes sont délimités avec un morceaux de liteau. Cela permet de s'arrêter proprement. On aura du parquet sur lambourdes de l'autre coté.


Quand on termine la journée, il faut penser à gratter le mortier qui dépasse à ras du dernier rang et à l'étaler. Cela permet de repartir le lendemain sur une couche de mortier frais.


La pose de la terre cuite est physique. En plus d’être tout le temps accroupi ou à genoux, il faut préparer le sable, les bétonnières de mortier pour la chape, porter les seaux, faire les coupes, déplacer les carreaux et j'en oublie sans doute. Seul je fais 6m² par jour. A plusieurs on a fait jusqu'à 13m² par jour.


 Quand on arrive au bout d'une pièce, on ne peut plus avancer "en reculant". Il faut dans ce cas mettre des planches sur les carreaux frais pour pouvoir y marcher. Et on fait la même chose en avançant.


 Une fois posé on peut dire que ça transforme les pièces !


Dans le livre, ils font les joints au fur et à mesure. J'avoue ne pas l'avoir fait. Cela faisait trop de choses à gérer en même temps. Du coup nous avons fait les joints à postériori tranquillement. On a d'abord testé la technique de carreleur, verser le mélange à joint et l'étaler avec la raclette. Ça ne marche pas du tout ! Le mélange reste collé aux carreaux qui boivent toute l'humidité. Le nettoyage après ça est interminable.
Du coup nous avons opté pour la technique tranquille à la truelle. On met le mortier, on gratte le surplus et on finit à l'éponge quand la rangée est faite. Ça n'avance pas vite mais il y a beaucoup moins de nettoyage, au final on s'y retrouve.



 

Le mélange à joint est beaucoup plus dosé en chaux (1 volume de chaux pour un volume de sable). Pour un seau voici ce qu'on a fait:
Environ 6-7cm d'eau au fond (toujours l'eau en premier pour pas que ça colmate au fond)
3 L de chaux hydraulique NHL3.5
3 L de sable 0/4
On mélange le tout avec une tige mélangeuse au bout d'une perceuse.


Et voila, nous avons un sol sous les pieds dans le salon, la salle de bain, les toilettes et le couloir. Il restera à faire le garage. Le sol des chambres sera en parquet sur lambourdes.
Le nettoyage et le traitement de la terre cuite feront l'objet d'un autre article dans quelques semaines.
Nous adressons un immense merci à Céline, Touri, Marie-Anne, Guillaume, Claire, Cassandre, Sixtine, Maxime, Marie, Manon et Seb qui sont venus avec du sang frais pour nous aider dans ce travail difficile. C’était vraiment bienvenu !
La prochaine étape sera la pose des enduits intérieurs.