mercredi 8 avril 2015

La couverture. Hors d'eau hors d'air, enfin !

Cela fait deux mois que l'on a les palettes de tuiles au pied de la maison et cela fait deux mois qu'on a de la pluie tous les week-ends. Mais on a enfin réussi à trouver quelques journées pour finir la couverture.


Nous en étions restés aux contre-lattes, maison couverte avec une bâche d'ensilage (voir cet article). Nous avons commencé par enlever la bâche. Ensuite, il a fallu réinstaller le monte charge sans écraser la gouttière. Pour cela on a vissé une extension aux chevrons avec une traverse pour s'appuyer dessus. Merci à Seb, notre fidèle assistant, d’être venu donner un coup de main ce week-end là !

L'étape suivante consiste à poser les liteaux. Pour ceux qui veulent avoir un peu de théorie sur le sujet, cet article est pas mal du tout. Nous avons utilisé les tuiles DC12 de chez Terreal. Le pureau est fixe à 37cm. Du coup pas de calcul à faire. On part du bas et on coupe la dernière tuile en haut si nécessaire. En passant, si c’était à refaire on choisirait une tuile avec un pureau longitudinal avec du jeu pour pouvoir tomber juste au faîtage.
Pour placer la première rangée (tuiles d'égout), il faut s'assurer que les tuiles dépassent au dessus de la gouttière d'au moins 6cm et n'en dépassent pas le milieu. Il faut mettre le premier liteau sur la tranche, à environ 1cm du bord, pour surélever une peu ces tuiles et éviter qu'elles "plongent" par rapport aux autres. Le deuxième liteau est placé en fonction de l'avancée de la tuile dans la gouttière. Nous l'avons posé au cordeau.
On a ensuite mis des vis tous les 37cm sur les bords du toit pour fixer les liteaux en suivant le cordeau jusqu'au faîtage. Les liteaux sont cloués à chaque contre-latte avec des clous torsadés de 75mm.




 

Petite astuce de notre cher charpentier : le cordeau est tendu avec un poids, ça évite qu'il ne se détende, et il y a juste à le déplacer d'une vis à l'autre.

Petite remarque: les liteaux sont posés en débordant d'un coté du toit et tous coupés à la fin.


Une fois les liteaux mis en place, les festivités commencent ! Il faut monter les tuiles sur le toit. Environ 12T de tuiles à monter à la main, ça promet. Heureusement nous avons eu un peu d'aide. Merci à Guillaume, Claire, Franck et Sandra d’être venus nous aider ! Et sincères condoléances pour le dos de Franck :-)





On a fait des tas de 4 tuiles parce que c'était facile à transporter. Mais il aurait mieux fallu faire des tas de 6 tuiles afin de libérer des couloirs. C’était très pénible d'avoir tout le temps des tuiles dans les pattes et de les déplacer en permanence.

A partir de là, il faut poser les tuiles. On commence par les tuiles de rive gauche et on se déplace vers la droite rang par rang en partant du bas.
Toutes les tuiles de bordure sont visées (tuiles d'égout, tuiles de rive et tuiles sous faîtage). Les tuiles de rive et d'égout ont été fixées avec des vis 5*80mm. On ajoute un point de colle sur la vis suffisamment gros pour prendre sous la tuile suivante.


 Il faudrait faire une marque au cordeau traceur toutes les 4 tuiles environ pour éviter de faire des "vagues" et poser les rangées bien droites. Comme on y a pas pensé, on a rattrapé le coup en tirant un cordeau toutes les 2 contre-lattes environ. Au final ça marche, c'est juste plus galère.


On avance tranquillement et quand il reste entre 10 et 15 rangées de tuiles, on place les dernières tuiles d'égouts jusqu'au bord, en jouant sur le pureau latéral afin de tomber juste.  Au bout on finit avec une tuile de rive droite sans rabat (vissées aussi).



Petite remarque : Il faut placer des chatières (tuiles d'aération) régulièrement. Le fabriquant préconise pour cette tuile une chatière tous les 13m² environ. Ce qui nous en fait 9 sur chaque rampant. Voici à quoi ça ressemble et comment on les a placées (tuiles rouges).



Après 2 jours de joyeux cassage de dos, on en est rendu au faîtage. On commence par placer une rehausse de faîtage en bois. Celle ci est débitée sur mesure pour que les tuiles faîtières reposent dessus sans toucher le plomb du closoir en dessous (ça peut le couper), en laissant un jour entre 5 et 8mm. Vous comprendrez peut être avec les photos :-) La nôtre fait 4*15cm. On a pris la mesure en posant une section de closoir et une tuile faîtière. On fixe cette rehausse avec des équerres métalliques ou des crochets faits pour ça, toutes les 2 contre-lattes.



On peut constater que le jour est important entre les dernières tuiles et la rehausse, il va falloir couper des tuiles :-( Pour ça on a utilisé une simple meuleuse diamètre 125mm avec un disque diamant. C'est pas très compliqué mais outrageusement chi...



Une fois les 216 tuiles coupées, on fixe un liteau sur la tranche pour les recevoir, on les perce et on les visse dessus.



Le faîtage prend forme. Nous faisons un faîtage à sec (sans mortier), donc nous utilisons un closoir métallique rigide en plomb. On visse les closoirs dans la rehausse, on maroufle (action de faire prendre au plomb la forme des tuiles) et on colle le plomb aux tuiles avec de la colle spéciale tuile (genre Fixotuile).









Une fois le closoir collé, il n'y a plus qu'à fixer les tuiles faîtières dessus. Elle sont solidaires entre elles grâce à des crochets. Là on a remarqué qu'on a pas été bon sur la mesure, les tuiles sont un bon centimètre plus haut qu'elles ne devraient. Ça n'a pas d'incidence sur l'étanchéité mais ça augmente la prise au vent. Toutes les faîtières sont vissées dans la rehausse donc ça devrait aller mais bon...






Petite remarque: Les tuiles faîtières sont posées dans le sens des vents des dominants. L'idée est que le vent plaque les tuiles, pas qu'il ne les soulève. Dans notre cas le vent dominant vient de l'Ouest. On pose donc la première faîtière sur le pignon Est pour qu'elles se recouvrent jusqu'au au pignon Ouest. Dans le doute, regardez aussi les faîtages des voisins :-)

On finit avec le fronton, vissé avec une bonne grosse vis de 8*120mm pour assurer le coup. La tête de vis est recouverte de colle proprement lissée. Là on a remarqué que l’écart de hauteur se répercute sur le fronton et que ce dernier ne s'aligne pas bien avec les tuiles de rives. C'est un détail esthétique mais je ne vois plus que ça... les bricoleurs savent ce que c'est.




Et voila, ça commence à ressembler à une maison ! Il reste tout de même encore à poser les lanternes (tuiles avec chapeau pour les extractions d'air) et la cheminée, on en profitera pour rectifier nos frontons ! Et le petit bouquet rituel au faitage avec des fleurs et du blé devrait garantir la prospérité de notre maisonnée :-)