Notre unique moyen de chauffage est le poêle à bois. Le reste est assuré par la VMC double flux, les apports solaires et le puits canadien hydraulique.
L'idée est de tempérer l'air entrant dans la VMC et donc dans la maison. Le principe d'un puits canadien (aussi appelé puits provençal ou puits climatique) est de réguler la température de l'air avec la température du sol. A une profondeur de 2m, la température reste quasiment stable toute l'année, entre 10° et 15°. L'air circulant sous terre est tempéré et permet de préchauffer l'air l'hiver et de le refroidir l'été.
Dans notre cas, nous avons choisi d'installer un puits hydraulique. Ce n'est pas de l'air qui circule sous terre mais de l'eau. C'est une boucle d'eau glycolée de 100m enterrée à 2m de profondeur qui échange ses calories avec un échangeur eau/air.
Cette installation nous a convaincu pour les raisons suivantes:
- Mise en œuvre simple du réseau enterré (pas de gestion de pente et faible coût)
- Pas d'entretien (nettoyage, gestion des condensats et risque de pollution par le sol)
L'inconvénient souligné par les puristes est le besoin d’électricité pour alimenter la pompe. Elle consomme chez nous 20W ce qui équivaut à une ampoule. Et le glycol reste un liquide polluant même s'il circule ici en circuit fermé.
Nous avons choisi le kit Helios SEWT acheté en ligne sur le site Airsoft. Il s'agit du même site qui nous a fourni la VMC double flux et le chauffe-eau thermodynamique. Nous avons apprécié le temps que le vendeur nous a consacré, il nous a aidé pour les plans de la VMC, l'implantation des appareils et tous les réseaux et consommables nécessaires pour tout ça. Et surtout ils ne vendent que du matériel de qualité et à haut-rendement. Nous sommes bluffés par les performances du couple puits/VMC, mais j'y reviendrai plus tard.
Installation du réseau enterré
Il s'agit simplement d'un tube de 100m de PEHD diamètre 32mm, enterré à environ 2m de profondeur sur une tranchée de 50m. Nous avons profité de la tranchée d'arrivée d'eau que nous avons fait creuser un peu plus profond.
La tranchée fait 50cm de largeur minimum, il faut écarter les tuyaux le plus possible pour qu'il n'y ait pas d'échanges entre eux. On recouvre tout ça d'un lit de sable pour protéger un peu les tuyaux et assurer un bon contact partout du tuyaux avec le sol (pas de gros cailloux qui ferait des poches d'air limitant les échanges thermiques).
Installation du système
L'image ci-dessous est fournie par le fabriquant.
On commence par mettre en place l'échangeur entre l'arrivée d'air et la VMC.
On installe le socle de la pompe et des raccords en cuivre à visser sur l'échangeur. On ajoute aussi la purge d'air sur l'arrivée. Pour info, tous les raccords à visser de l'installation sont étanchéifiés avec de la résine d'étanchéité dont je fais l'éloge sur l'article de plomberie. Pas de fuites possibles avec ça.
Les raccords entre le module pompe et l'échangeur sont faits avec des flexibles métalliques souples isolés à posteriori. Idem pour le vase d'expansion.
La connexion de l'arrivée est faite avec du PEHD diamètre 25mm isolé. Tous les raccords sont en laiton à visser. Avant de raccorder le PEHD 32mm au reste, il est conseillé de faire circuler de l'eau dans le circuit pour le nettoyer et ne pas dégrader la pompe et l'échangeur. Du sable ou de la terre peuvent rentrer dedans pendant le terrassement.
On finit par mettre en place l'évacuation pour les condensats de l'échangeur et le groupe de sécurité.
Mise en eau
Avant de mettre le glycol, j'ai préféré faire le test d'étanchéité du système à l'eau. Pour cela il faut raccorder un tuyaux d'arrosage à gauche du groupe pompe, faire rentrer l'eau et ressortir l'air de l'autre coté. J'ai utilisé le groupe de sécurité pour cela. Les dernières traces d'air dans le circuit sont extraites en utilisant le purgeur d'air tout en haut. La pression conseillée de fonctionnement est de 1,5 bars.

J'ai eu des fuites à reprendre au niveau de raccords pas assez serrés, sinon la résine est toujours aussi efficace :-). Quand on est sûr que l'ensemble est étanche, on peut mettre en place le glycol. Pour cela nous avons utilisé une pompe de jardin, plongée dans le bidon et connectée à l'entrée du groupe pompe. Il faut fermer la vanne au dessus de la pompe (voir photo ci-dessous) pour obliger l'eau à prendre le circuit enterré et faire circuler le glycol en faisant ressortir l'eau à l'autre bout par le groupe de sécurité. Remettre à la fin la pression du circuit à 1,5 bars.
Mise en marche
La mise en marche forcée est très simple. Pour tester le fonctionnement de la pompe il suffit de mettre le courant aux bornes de la pompe. En revanche, l'installation électrique prévue par le fabriquant est une autre paire de manche.
Le schéma électrique proposé par le fabriquant est particulier. L'interrupteur y sert de commutateur entre marche par thermostat et marche forcée. Du coup pour prévoir d’arrêter le système, il faut soit une prise, soit un autre interrupteur en amont. Dans notre cas nous avons choisi d'utiliser l'interrupteur en marche thermostat / arrêt. Voici une proposition de schéma alternatif.
Si ça ne convient pas (pour l'été notamment où la marche forcée peut être utile) nous remettrons la configuration initiale. En passant, pour cela, il faut penser à mettre 4 fils dans la gaine qui va de l'interrupteur au boitier car il y a deux phases.
J'ai mis du temps à trouver comment connecter le neutre sur l'interrupteur, qui se met au niveau du voyant de contrôle.
Le thermostat est installé dehors en dessous de l'arrivée d'air. Il faut prévoir un passage pour le câble dans le mur. Son réglage doit être fait à la main. On l'a réglé pour qu'il déclenche en dessous de 8° et au dessus de 25°. Mais il n'est pas très précis et il faudra ajuster ça en temps réel.
Performances du système
Nous ne testons le système que depuis un mois, nous n'avons pas de beaux tableaux de statistiques à fournir :-) Par contre nous avons pu constater l'efficacité du système. Pour cela nous avons installé des thermomètres avec sonde (type aquarium) dans les arrivées et sorties.
A 0° dehors, le puits réchauffe l'air à environ 10°. S'il fait plus doux, le puits chauffe au max à 11-12°. Ensuite la VMC prend le relais et réchauffe cet air entrant avec l'air extrait dans la maison. Elle affiche des belles performances, pour 21° dedans, l'air est ré-insufflé à 19,5°. Le poêle seul suffit à garder la maison chaude. Bref le système fonctionne pour l'hiver :-) Nous verrons cet été le comportement en refroidissement.