Nous avions fait faire les enduits du salon, de la salle de bain, des toilettes et de notre chambre par Priscilla (Au grès de vos enduits). Le reste nous l'avons gardé pour nous. L’ampleur de la tache faisant un peu peur (~110m²), nous avons choisi de tester la projection au sablon. C'est un compromis entre coût, temps de travail et manque d'expérience. Voici les étapes que nous avons suivies et le résultat de nos expériences :-)
Pour commencer, on protège tout ce qui doit l’être (fenêtres, boiseries et plafond), avec du scotch et des plastiques de protection (spécial peinture, à dérouler). Petite ambiance à la Dexter dans les chambres. Ensuite, on prépare les supports. Les poteaux GREB reçoivent de la peinture acrylique mélangée avec du sable pour faire une couche d’accroche granuleuse.
Les cloisons terre-paille reçoivent un peu plus de soins:
Sur ces cloisons nous avons eu envie de faire des faux colombages (le bois n’étant pas assez présent dans la maison :-)). Nous avons utilisé des lames de douglas rabotées 20*90mm visées sur les poteaux. L'ensemble est entièrement protégé à l'adhésif pour la projection.
Maintenant que tout est prêt, les choses sérieuses vont commencer, la projection des enduits terre !
Tout commence par le choix du matériel. Une machine à projeter, même d'occasion est très chère. Une location ne nous convient pas car on en a beaucoup à faire et ça met la pression sur le temps de réalisation. Un peu par hasard on a découvert le sablon. Ça semble être un bon compromis pour un auto-constructeur. Le principe est de brancher sur un compresseur une sorte de pistolet à enduit.
Pour faire fonctionner la bête, il faut un compresseur assez puissant. Les fabricants de sablon préconisent 4cv minimum. Le seul compresseur abordable, fonctionnant en monophasé et fournissant 4cv que nous ayons trouvé est le Lacme 23V100M (existe aussi en 150 ou 200 litres). C'est un petit joujou qui coûte entre 700 et 800€ neuf mais qu'on a trouvé d'occase en très bon état.
Certains ont testé des compresseurs 3cv pour la même utilisation, il faut à priori prévoir plus de pauses pour que le compresseur se recharge, il chauffe aussi plus. Mais c'est à considérer si le budget est très serré.
Maintenant qu'on a le compresseur, il faut le sablon. Pour cela on a opté pour un kit à priori éprouvé, le coffret sablon mural enduivit. Là encore il faut débourser pas loin de 400€, mais ça se trouve également d'occase. Il faut aussi penser à commander le petit connecteur qui va bien pour brancher le kit sur le compresseur: Raccord express 3/8" - Rapide Mâle 1/4".
Pour utiliser le sablon, il faut régler une pression de sortie constante en fonction des plaques et buses utilisées. Pour cela il faut un manodétendeur. Le compresseur Lacme en a un de série, sinon il faut l'acheter en plus.
La documentation de l'enduivit est assez claire et donne les réglages à faire en fonction du type d'enduit. La plaque, les buses et la pression à régler. Nous avons testé certaines combinaisons et avons projeté au final avec le réglage pour crépis moyen (plaque 3 trous diam. 20mm, 3 buses 2.7mm, 4bars). Le réglage crépis grossier consomme trop d'air et en fout partout.
L'utilisation est simple, on remplit direct dans la brouette et on projette au mur. Il y a des vidéos sur internet. Petite remarque, il en tombe pas mal par terre, nous avons trouvé pratique de bien bâcher le sol et de mettre une auge ou deux sous la zone à projeter pour récupérer l'enduit proprement. On précise aussi que le compresseur et le sablon sont bruyants, c'est le revers de la médaille, il vaut mieux travailler avec un casque.
Avant d'aller plus loin sur le dressage de l'enduit, un petit mot sur l'enduit lui même. Nous utilisons l'enduit terre de base, blanc de Saint Ferreol, de chez TerrArgile. Nous l'avons fait livrer en big-bag. Nous sommes contents de l'enduit en lui même, par contre le conditionnement en big bag pose problème. En gros, l'argile remonte et le sable descend. En résumé, on a à chaque fois dû jeter un quart des big-bags. Tout le fond n'est fait que de sable, trop peu argileux pour être utilisé. Ça fait du remblais de luxe... Pour des petites surfaces, je pense que les sacs éviteront ce genre de problème, et aussi assureront un dosage constant de l'enduit.
L'enduit est fait à la bétonnière. On met un seau d'eau et de l'enduit à la pelle jusqu'à obtenir la consistance qui va bien. La bonne consistance est difficile à décrire, je dirais un peu plus liquide qu'un mortier à maçonner... ça ne vous aide pas ? Vous trouverez des vidéos sur internet où on peut l’apprécier.
Pour la consommation, notre brouette fait environ 3m² pour 1cm d'épaisseur, environ 50kg de mortier. Pour info le calcul de la quantité nécessaire est fait à partir du chiffre suivant : 17kg/cm/m². Par exemple, pour un mur de 10m² sur 2cm: 17*2*10=340kg d'enduits. Ajouter ensuite 10 à 20% de marge qui finit par terre.
La parenthèse de l'enduit fermée, parlons du dressage. Alors j'annonce direct que nous ne sommes pas des pros et avons tâtonné avec les quelques conseils que nous ont donnés Priscilla et Christophe.
Quelques infos générales :
Au début nous avons improvisé. On projette sur une surface en tachant de faire 1cm, on passe un coup de lisseuse, on bouche les trous à la truelle et on re-lisse. Ça fonctionne mais c'est assez long.
Dans un second temps, avec quelques m² d'expérience, on trouve un meilleur rythme. On projette l'enduit sur une bande d'environ 60cm au dessus d'une auge, sur toute la hauteur du mur. On passe ensuite un coup de lisseuse assez rapidement pour niveler grossièrement avant que l'enduit ne commence à tirer. Là dessus, on remet un petit coup de projection d'enduit (avec ce qu'on récupère dans l'auge en général) dans les trous. On re-lisse un coup et on passe la taloche.
La taloche va permettre d'homogénéiser un peu l'enduit, la projection a tendance à faire des zones sableuses et d'autres plus crémeuses. En talochant, on fait remonter la laitance et on amalgame un peu mieux les grains. On finit avec un coup de lisseuse japonaise pour faire un effet moiré (c'est une formule pompeuse pour dire que nos enduits ne sont pas très homogènes...). Avec cet enchaînement, on arrive à un résultat satisfaisant en un temps raisonnable. On a clairement pas l’état de surface magnifique de Priscilla, mais bon... elle nous dira ses secrets.
Pour les murs GREB, entre les deux couches, nous avons marouflé une trame de verre en la talochant dans l'enduit frais. Plus la couche est lisse, mieux ça pénètre. Nous avons souvent agrafé la trame dans l'enduit pour éviter de la prendre sur la tête pendant qu'on maroufle...
Les murs paille (et les murs canisses à venir) sont enduits sans trame entre les couches.
Dans les prises électriques, nous avons bourré du papier journal. Attention de ne pas couvrir les prises d'enduit, après c'est galère de les retrouver (pour l'avoir fait...). A la fin on gratte simplement pour faire ré-apparaître la prise.
Les angles ont fait l'objet d'une attention particulière. L'un tenant la lisseuse d'un coté, pour faire support à l'autre qui remplit le creux et façonne l'angle à la spatule. Des arrondis auraient très bien fait l'affaire aussi...
Et voila, notre cadence finale nous permet de faire environ 20m² dans la journée, à deux, pour une couche. En gros nous avons fait nos 2 chambres en 3 week-end.
On termine en enlevant les protections et en grattant les petits débordements sur les boiseries. On passe aussi un coup de ponceuse sur les traces éventuelles sur le bois et un coup de balais (brosse à papier peint) sur les murs pour faire tomber les grains.
Et voilà nos deux chambres prêtes à recevoir le parquet !
On remercie Sixtine et Maxime, qui comme toujours ont été de ouvriers de luxe de prestige, et Laureline, qui a fait la nounou pour notre petite Apolline pour qu'on puisse avancer, et qui en plus a bossé pendant sa sieste !
Pour commencer, on protège tout ce qui doit l’être (fenêtres, boiseries et plafond), avec du scotch et des plastiques de protection (spécial peinture, à dérouler). Petite ambiance à la Dexter dans les chambres. Ensuite, on prépare les supports. Les poteaux GREB reçoivent de la peinture acrylique mélangée avec du sable pour faire une couche d’accroche granuleuse.
Les cloisons terre-paille reçoivent un peu plus de soins:
- Passage d'une barbotine d'argile à la brosse à encoller
- Rebouchage des éventuels trous de tassement
- Taille des brins de paille qui dépassent aux ciseaux
- Agrafage d'une trame sur les poteaux et en haut du mur (zone où la paille est moins bien tassée)
Sur ces cloisons nous avons eu envie de faire des faux colombages (le bois n’étant pas assez présent dans la maison :-)). Nous avons utilisé des lames de douglas rabotées 20*90mm visées sur les poteaux. L'ensemble est entièrement protégé à l'adhésif pour la projection.
Maintenant que tout est prêt, les choses sérieuses vont commencer, la projection des enduits terre !
Tout commence par le choix du matériel. Une machine à projeter, même d'occasion est très chère. Une location ne nous convient pas car on en a beaucoup à faire et ça met la pression sur le temps de réalisation. Un peu par hasard on a découvert le sablon. Ça semble être un bon compromis pour un auto-constructeur. Le principe est de brancher sur un compresseur une sorte de pistolet à enduit.
Pour faire fonctionner la bête, il faut un compresseur assez puissant. Les fabricants de sablon préconisent 4cv minimum. Le seul compresseur abordable, fonctionnant en monophasé et fournissant 4cv que nous ayons trouvé est le Lacme 23V100M (existe aussi en 150 ou 200 litres). C'est un petit joujou qui coûte entre 700 et 800€ neuf mais qu'on a trouvé d'occase en très bon état.
Certains ont testé des compresseurs 3cv pour la même utilisation, il faut à priori prévoir plus de pauses pour que le compresseur se recharge, il chauffe aussi plus. Mais c'est à considérer si le budget est très serré.
Maintenant qu'on a le compresseur, il faut le sablon. Pour cela on a opté pour un kit à priori éprouvé, le coffret sablon mural enduivit. Là encore il faut débourser pas loin de 400€, mais ça se trouve également d'occase. Il faut aussi penser à commander le petit connecteur qui va bien pour brancher le kit sur le compresseur: Raccord express 3/8" - Rapide Mâle 1/4".
Pour utiliser le sablon, il faut régler une pression de sortie constante en fonction des plaques et buses utilisées. Pour cela il faut un manodétendeur. Le compresseur Lacme en a un de série, sinon il faut l'acheter en plus.
La documentation de l'enduivit est assez claire et donne les réglages à faire en fonction du type d'enduit. La plaque, les buses et la pression à régler. Nous avons testé certaines combinaisons et avons projeté au final avec le réglage pour crépis moyen (plaque 3 trous diam. 20mm, 3 buses 2.7mm, 4bars). Le réglage crépis grossier consomme trop d'air et en fout partout.
L'utilisation est simple, on remplit direct dans la brouette et on projette au mur. Il y a des vidéos sur internet. Petite remarque, il en tombe pas mal par terre, nous avons trouvé pratique de bien bâcher le sol et de mettre une auge ou deux sous la zone à projeter pour récupérer l'enduit proprement. On précise aussi que le compresseur et le sablon sont bruyants, c'est le revers de la médaille, il vaut mieux travailler avec un casque.
Avant d'aller plus loin sur le dressage de l'enduit, un petit mot sur l'enduit lui même. Nous utilisons l'enduit terre de base, blanc de Saint Ferreol, de chez TerrArgile. Nous l'avons fait livrer en big-bag. Nous sommes contents de l'enduit en lui même, par contre le conditionnement en big bag pose problème. En gros, l'argile remonte et le sable descend. En résumé, on a à chaque fois dû jeter un quart des big-bags. Tout le fond n'est fait que de sable, trop peu argileux pour être utilisé. Ça fait du remblais de luxe... Pour des petites surfaces, je pense que les sacs éviteront ce genre de problème, et aussi assureront un dosage constant de l'enduit.
L'enduit est fait à la bétonnière. On met un seau d'eau et de l'enduit à la pelle jusqu'à obtenir la consistance qui va bien. La bonne consistance est difficile à décrire, je dirais un peu plus liquide qu'un mortier à maçonner... ça ne vous aide pas ? Vous trouverez des vidéos sur internet où on peut l’apprécier.
Pour la consommation, notre brouette fait environ 3m² pour 1cm d'épaisseur, environ 50kg de mortier. Pour info le calcul de la quantité nécessaire est fait à partir du chiffre suivant : 17kg/cm/m². Par exemple, pour un mur de 10m² sur 2cm: 17*2*10=340kg d'enduits. Ajouter ensuite 10 à 20% de marge qui finit par terre.
La parenthèse de l'enduit fermée, parlons du dressage. Alors j'annonce direct que nous ne sommes pas des pros et avons tâtonné avec les quelques conseils que nous ont donnés Priscilla et Christophe.
Quelques infos générales :
- Tous nos enduits sont faits en 2 couches d'environ 1cm
- Il faut toujours bien mouiller le support avant d'enduire (un appareil à pulvériser pneumatique de jardin est super pratique)
Au début nous avons improvisé. On projette sur une surface en tachant de faire 1cm, on passe un coup de lisseuse, on bouche les trous à la truelle et on re-lisse. Ça fonctionne mais c'est assez long.
Dans un second temps, avec quelques m² d'expérience, on trouve un meilleur rythme. On projette l'enduit sur une bande d'environ 60cm au dessus d'une auge, sur toute la hauteur du mur. On passe ensuite un coup de lisseuse assez rapidement pour niveler grossièrement avant que l'enduit ne commence à tirer. Là dessus, on remet un petit coup de projection d'enduit (avec ce qu'on récupère dans l'auge en général) dans les trous. On re-lisse un coup et on passe la taloche.
La taloche va permettre d'homogénéiser un peu l'enduit, la projection a tendance à faire des zones sableuses et d'autres plus crémeuses. En talochant, on fait remonter la laitance et on amalgame un peu mieux les grains. On finit avec un coup de lisseuse japonaise pour faire un effet moiré (c'est une formule pompeuse pour dire que nos enduits ne sont pas très homogènes...). Avec cet enchaînement, on arrive à un résultat satisfaisant en un temps raisonnable. On a clairement pas l’état de surface magnifique de Priscilla, mais bon... elle nous dira ses secrets.
Pour les murs GREB, entre les deux couches, nous avons marouflé une trame de verre en la talochant dans l'enduit frais. Plus la couche est lisse, mieux ça pénètre. Nous avons souvent agrafé la trame dans l'enduit pour éviter de la prendre sur la tête pendant qu'on maroufle...
Les murs paille (et les murs canisses à venir) sont enduits sans trame entre les couches.
Dans les prises électriques, nous avons bourré du papier journal. Attention de ne pas couvrir les prises d'enduit, après c'est galère de les retrouver (pour l'avoir fait...). A la fin on gratte simplement pour faire ré-apparaître la prise.
Les angles ont fait l'objet d'une attention particulière. L'un tenant la lisseuse d'un coté, pour faire support à l'autre qui remplit le creux et façonne l'angle à la spatule. Des arrondis auraient très bien fait l'affaire aussi...
Et voila, notre cadence finale nous permet de faire environ 20m² dans la journée, à deux, pour une couche. En gros nous avons fait nos 2 chambres en 3 week-end.
On termine en enlevant les protections et en grattant les petits débordements sur les boiseries. On passe aussi un coup de ponceuse sur les traces éventuelles sur le bois et un coup de balais (brosse à papier peint) sur les murs pour faire tomber les grains.
Et voilà nos deux chambres prêtes à recevoir le parquet !
On remercie Sixtine et Maxime, qui comme toujours ont été de ouvriers de luxe de prestige, et Laureline, qui a fait la nounou pour notre petite Apolline pour qu'on puisse avancer, et qui en plus a bossé pendant sa sieste !
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